Durant la phase d’apprentissage de la lecture, de nombreux enfants inversent les lettres lors de l’écriture ou de la lecture sans que cela soit pour autant un signe de dyslexie. Dans de rares cas chez les dyslexiques, ce problème peut persister après la phase d’apprentissage de la lecture. Voici un outil pour vous donner une idée de ce que cela peut représenter dans les cas les plus extrêmes.
Un mythe largement répandu est que la dyslexie consiste simplement à inverser les lettres et serait donc un problème de vision. Rien n’est plus faux.
En réalité, la recherche montre qu’il s’agit d’un trouble de l’apprentissage qui implique des difficultés de lecture dues à des problèmes d’identification des sons et d’apprentissage de leur relation avec les lettres et les mots.
En d’autres termes, les dyslexiques ont des difficultés à décoder les mots. C’est pour cela qu’ils ne comprennent pas aussi facilement ce qu’ils lisent.
Qu’est-ce que la dyslexie ?
La dyslexie est un terme souvent incompris (et déroutant) pour désigner les problèmes de lecture.
Le mot « dyslexie » est composé de deux parties différentes : dys, qui signifie « pas » ou « difficile », et lexia, qui signifie « mots », « lecture » ou « langage ». Donc, littéralement, la dyslexie signifie une difficulté avec les mots.
La dyslexie et son lien avec le fonctionnement du cerveau sont des sujets complexes que les chercheurs étudient depuis la première description de la dyslexie, il y a plus de cent ans. Aujourd’hui la définition la plus admise est la suivante :
La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage d’origine neurobiologique. Elle se caractérise par des difficultés à reconnaître les mots de manière précise et/ou fluide et par de faibles capacités d’orthographe et de décodage.
Ces difficultés résultent généralement d’un déficit de la composante phonologique du langage qui est souvent inattendu par rapport à d’autres capacités cognitives et à la mise en place d’un enseignement efficace en classe.
(Lyon, Shaywitz, & Shaywitz, 2003)
Notons que la façon dont les personnes dyslexiques voient les textes n’est nullement abordée…
Mais alors, comment voit les enfants dyslexiques ?
Tous les enfants et adultes dyslexiques ne voient donc pas les lettres, les chiffres ou les mots à l’envers. Cela peut exister mais reste une minorité.
La majorité des enfants et adultes dyslexiques voient les textes tout à fait normalement mais ne parvient pas à décoder les sons qui les composent. Cela rend la souffrance d’autant plus vive car aucune raison apparente ne semble justifier cette difficulté.
Si tous les dyslexiques voyaient les mots de la même manière que sur notre simulateur, la dyslexie serait bien plus simple à détecter.
Si les dyslexiques ne voient pas les mots à l’envers, existent-ils d’autres idées reçues ?
Parmi les autres mythes les plus répandus, citons que cela serait dû à un problème visuel, que les dyslexiques seront toujours de mauvais lecteurs, qu’ils manquent simplement d’efforts et de discipline ou encore que la dyslexie est provoquée par l’environnement familial.
Ces idées reçues peuvent provoquer du stress excessif chez les enfants et les adultes dyslexiques. Nombre d’entre eux ont des problèmes sociaux et émotionnels qui découlent de leurs expériences scolaires : ils sont frustrés par ce qu’ils perçoivent comme un manque de capacités, certains deviennent déprimés et ont une faible estime d’eux-mêmes.
Des facteurs extérieurs peuvent-ils provoquer la dyslexie ?
La dyslexie est génétique et vient de la manière dont notre cerveau traite les informations qu’il reçoit. La dyslexie a donc une origine neurobiologique, ce qui signifie que le problème se situe physiquement dans le cerveau.
La dyslexie n’est pas causée par la pauvreté, un retard de développement, des troubles de la parole ou de l’audition, ou l’apprentissage d’une seconde langue, bien que ces éléments puissent rendre un enfant plus à risque de développer un trouble de la lecture.
De la même manière, des éléments extérieurs comme le sucre ou les écrans peuvent sans doute augmenter le risque de développer un trouble de la lecture ou au moins d’en retarder l’apprentissage.
Enfin, il est fort probable que de nombreux enfants soient diagnostiqués comme dyslexiques ou présentent des troubles de la lecture importants à cause de mauvais apprentissages initiaux.
L’emploi d’une mauvaise méthode d’apprentissage, c’est-à-dire pas adaptée à la manière d’apprendre de l’enfant, l’enfant ne va pas développer les bons circuits neuronaux. Ces mauvaises méthodes peuvent ainsi accentuer des difficultés existantes voir en créer de nouvelles.
Quels sont les symptômes de la dyslexie ?
On ne parle pas de symptômes mais de signes, car il ne s’agit pas d’une maladie mais d’un handicap.
Les signes possibles sont très nombreux, mais les enfants atteints de dyslexie présentent souvent deux signes évidents lorsqu’on leur demande de lire un texte de leur niveau scolaire.
1- Ils ne sont pas capables de lire autant de mots que les autres élèves de la classe. Il y aura de nombreux mots sur lesquels ils hésiteront, qu’ils devineront ou qu’ils essaieront de « déchiffrer ».
2- Ils présenteront souvent des difficultés de lecture et plus précisément de décodage, ce qui signifie que leurs tentatives d’identifier des mots qu’ils ne connaissent pas produiront de nombreuses erreurs. Ils ne seront pas très précis dans l’utilisation des relations entre les lettres et les sons en combinaison avec le contexte pour identifier les mots inconnus.
Ces problèmes de reconnaissance des mots sont dus à un déficit sous-jacent de la composante sonore du langage qui rend très difficile pour les lecteurs de relier les lettres et les sons afin de décoder le sens des mots.
Ainsi, les personnes atteintes de dyslexie ont souvent du mal à comprendre ce qu’elles lisent en raison de la grande difficulté qu’elles éprouvent à accéder au sens des mots imprimés devant eux.
Une autre conséquence fréquente de la dyslexie est une mauvaise estime de soi et un sentiment d’insécurité liée aux difficultés scolaires. Différentes solutions existent pour aider ces enfants à mieux gérer leurs émotions et à reprendre confiance en eux. Ils peuvent être suivis par un psychologue, utiliser l’hypnose ou encore essayer les fleurs de Bach.
Comment faire disparaitre la dyslexie ?
Sans une aide adéquate, le combat contre la dyslexie est de plus en plus dur. Accompagné par des adultes compétents, avec une bonne méthode, il est possible de faire d’importants progrès et de minimiser les conséquences sur les enfants et les adultes qui en souffrent.
La première étape est de former davantage les enseignants. Selon les études, 5 à 20% de la population souffre d’une forme de dyslexie plus ou moins sévère.
Cela signifie que les instituteurs sont très susceptibles d’avoir au moins un élève dyslexique très tôt dans leur carrière, si ce n’est dès la première année.
Deuxièmement, les parents doivent être également être remis au cœur de l’éducation de leur enfant. En s’informant et en s’outillant avec des exercices pédagogiques adéquats, les parents sont des acteurs clés qui peuvent avoir un impact très important.
La dyslexie ne peut-elle être détecter qu’à l’école primaire ?
Les signes de la dyslexie peuvent se manifester dès l’école maternelle, voire avant. En effet, la dyslexie peut affecter les compétences linguistiques qui sont essentielles à la lecture. Parmi les signes indiquant qu’un enfant d’âge préscolaire risque de souffrir de dyslexie, citons la difficulté à faire des rimes et le fait de mettre du temps avant de se mettre à parler.
Plus les signes sont détectés tôt, plus vite les parents et les professionnels pourront intervenir. Ce qui est particulièrement important car l’intervention fait une grande différence pour aider les enfants atteints de dyslexie à apprendre à lire. Dès qu’un trouble est identifié, il est crucial de donner à l’enfant la possibilité de travailler correctement.
De plus, la dyslexie ne disparait pas une fois que l’enfant sait lire. La dyslexie est un trouble de l’apprentissage qui dure toute la vie et qui peut affecter bien plus que les compétences de base en lecture. Les enfants atteints de dyslexie peuvent également continuer à avoir des difficultés en orthographe et en écriture, même après avoir appris à lire.
Il n’est pas aussi compliqué qu’on pourrait le penser d’aider son enfant à progresser face à ses difficultés scolaires. L’essentiel est de rester positif, d’encourager l’enfante et d’être bien accompagné pour savoir où l’on va.
Nos sources
Documentation :
- https://francedyslexia.com/que-voit-un-enfant-dyslexique/
- https://francedyslexia.com/quels-sont-les-symptomes-de-la-dyslexie-selon-les-age/
- Appert, Damien & Truillet, Philippe Impact of Word Presentation for Dyslexia. (2016) In: 18th International ACM SIGACCESS Conference on Computers and Accessibility (ASSETS 2016), 24 October 2016 – 26 October 2016 (Reno, Nevada, United States). (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01475019/document)
- Christine Thorwarth & Xavier University, Debunking the Myths of Dyslexia (2014) (https://files.eric.ed.gov/fulltext/EJ1088548.pdf)
- Hudson, R.F., High, L. Al Otaiba, S. Dyslexia and the brain: What does current research tell us? The Reading Teacher, 60(6), 506-515.
Inspiration :