Comment s’inspirer du travail de Maria Montessori pour aider les enfants en difficulté scolaire à surpasser leurs blocages ?
On entend très souvent parler de blocages lorsque l’on parle de difficultés scolaires. Que ce soit des blocages liés à des matières spécifiques ou à l’école en général, ces blocages peuvent avoir un impact très négatif sur la scolarité de certains enfants.
Que sont les « blocages » selon Mari Montessori ?
Dans la théorie Montessori, les blocages sont des considérés comme une « déviation ».
C’est-à-dire que les enfants qui ne sont pas « normalisés » risquent de potentiels blocages. Si vous n’avez jamais entendu parler de la normalisation, nous vous conseillons notre article dédié pour en savoir plus et bien comprendre ce terme qui est propre à la méthode Montessori.
Sequoia Maria Montessori, les déviations sont assez nombreuses. Les blocages en font partie, mais on peut aussi retrouver :
- le mensonge,
- la peur,
- la timidité,
- la quête de la possession matérielle,
- la dépendance affective,
- la fuite dans l’imaginaire, etc.
Nous avons cependant choisi de traiter la question des blocages, car c’est certainement la déviation qui concerne le plus fréquemment les enfants en difficulté scolaire. Maria Montessori décrivait ces blocages comme des barrières en s’inspirant du terme utilisé en psychologie.
Quels sont les risques des blocages chez l’enfant ?
Les barrières psychologiques sont des blocages qui sont souvent à l’origine des difficultés en lecture et en écriture et qui peuvent aller jusqu’à causer des phobies chez les enfants, par exemple la phobie scolaire, la phobie des maths, voire des phobies sociales dans des cas plus extrêmes.
De plus, sans que ce phénomène de barrière aille jusqu’à l’apparition de phobie, il peut être à l’origine de blocages psychologiques qui empêchent les enfants de penser et donc de comprendre.
D’où viennent les blocages ?
Maria Montessori explique le phénomène de blocage comme un mécanisme de défense psychologique qui se met souvent en place lorsque des enfants sont contraints à un travail forcé qu’ils ne comprennent pas.
Elle affirme qu’il s’agit d’une :
« défense psychique, tout à fait indépendante de la volonté, […] un phénomène absolument inconscient qui empêche de recevoir des idées qui voudraient s’imposer de l’extérieur et, par conséquent, de comprendre ces idées. » [source 1]
Elle va même jusqu’à comparer ce phénomène à :
« une espèce de rideau qui recouvre l’esprit de l’enfant et le rend toujours plus sourd et plus aveugle. » [source 2]
Un phénomène très similaire « d’empêchement de penser » est décrit par Serge Boimare, un psychopédagogue influent, ancien directeur du Centre Médico-Psychopédagogique Claude Bernard.
Comment remédier aux blocages ?
Dans son livre « Ces enfants empêchés de penser » [source 3], il fait un constat très similaire à celui que Maria Montessori fait lorsqu’elle parle des barrières psychologiques. Il va même plus loin en expliquant que :
« avec ces élèves, il est très malsain de s’appesantir sur des entraînements supplémentaires et des exercices répétitifs. » [source 4]
Cela lui permet d’introduire la solution qu’il propose pour ces élèves : le relancement de la pensée par le nourrissage culturel et l’entrainement à l’utilisation d’un langage oral précis.
Ses deux outils sont donc la culture et le langage et ce qu’il propose concrètement, c’est un programme basé sur une lecture quotidienne d’un texte issu de la culture général accompagné d’une période de débat autour des thèmes abordés dans le texte du jour.
Cet entrainement quotidien est censé porter ses fruits et apporter des changements importants en moins d’un an.
Quant à Maria Montessori, la solution qu’elle propose est toujours cette normalisation par le travail spontané et l’éducation sensorielle.
Ce thème des barrières psychologiques est particulièrement intéressant puisqu’une grande partie des enfants et des jeunes qui sont en difficulté scolaire sont concernés soit par des blocages psychologiques et des situations d’empêchement de penser, soit par des phobies.
Ainsi, c’est une bonne chose que les parents soient sensibilisés au sujet des phobies scolaires, qui ne sont pas toujours bien comprises, ainsi que de l’empêchement de penser, qui est un phénomène totalement inconnu du grand public. Une meilleure compréhension des problèmes et des difficultés des enfants pourrait alors parfois permettre aux relations familiales de mieux se passer.
La solution proposée par Maria Montessori pour résoudre ce problème est assez complexe à mettre en place puisque la pratique du travail spontané est très complexe à atteindre hors de l’environnement préparé typique des classes Montessori.
Cependant, un autre angle d’approche peut être intéressant à utiliser pour lutter contre ce problème de blocage : c’est le jeu.
En effet, des activités ludiques et valorisantes peuvent être une bonne solution pour débloquer progressivement des enfants ou des jeunes et leur redonner le goût des apprentissages.
C’est donc ce principe que nous utilisons chez Sequoia Education.
Source 1 & 2 📚
Maria Montessori, « L’Enfant », Desclée de Brouwer, 2018, p. 216.
Source 3 & 4 📚
Serge Boimare, « Ces enfants empêchés de penser », Pédagogie[s], Dunod, 2019, 176 p.